Ven 1 Déc 2017 - 14:12

J’ai été abusive avec des hommes, sans m’en rendre compte.

Mon environnement me martelait que les hommes voulaient du sexe, que les hommes ne répondaient jamais non au sexe. Qu’ils ne pensaient qu’à cela. L’expérience m’a montré que mon corps était désiré par beaucoup d’hommes. Je n’ai que très rarement essuyé des refus de la part d’hommes qui me plaisaient. J’en ai joué.

Réclamer du sexe à ces hommes était quelque chose de normal. Danser avec un homme pour ensuite le toucher, lui voler un baiser sans consentement était quelque chose de normal (je faisais beaucoup plus attention avec les quelques femmes que j’approchais).

J’ignorais tout de la notion de consentement.
Avec les manifestations du stress post-traumatique (mon corps me punit depuis des années du séisme qu’il a subi), j’ai repensé à certains garçons côtoyés à l’adolescence et des réminiscences ont hanté mes nuits.

Je me suis réveillée à cinq heures, ai écrit un long message privé sur un réseau social pour m’excuser auprès des deux garçons de mes souvenirs. L’un n’a pas donné de réponse (je me suis sentie bête et trop préoccupée), l’autre en a été surpris et touché.

Je fais attention à mes amants, au respect de leurs corps. Je fais attention à la régularité avec laquelle je les sollicite, aux faux sourires, à leur absence d’enthousiasme. Il y a des jours où nos corps s’appellent réciproquement, nul besoin de mots, le plaisir et l’envie sont partagés. D’autres, où je me sens réclamer un rapport sexuel, à sens unique, il faut dans ces cas-là tout faire pour se réprimer, se calmer. Il y a mille et une manières de calmer ses pulsions, plutôt que de s’approprier le corps de quelqu’un d’autre sans consentement.

La notion de consentement sexuel est primordiale. Nous vivons dans une culture qui la piétine, la dénie, la méprise.