Mar 12 Déc 2017 - 12:03

Du traitement médiatique du féminicide :

https://lesmotstuent.tumblr.com/
Ce blog regroupe les titres de presse qui minimisent les violences sexuelles.

http://www.crepegeorgette.com/2014/06/26/violences-conjugales/

http://www.slate.fr/story/119145/lettre-victime-viol-etats-unis

http://www.lefigaro.fr/culture/2017/12/11/03004-20171211ARTFIG00112-adeline-blondieau-ex-femme-de-johnny-grande-absente-de-la-ceremonie.php

Elle refuse de se rendre à la cérémonie en hommage à son violeur et se fait fustiger pour.

Parfois, je lis mon viol, mon stress post-traumatique, l’état mental dans lequel je me trouve dans la presse-male-gaze comme la conséquence d’une ou de plusieurs maladresses, d’un fait scientifique : oups, ils ont “glissé”, n’arrivent pas à contrôler leur queue et cela est biologique.
Je lis ma blessure comme une chose naturelle, tellement ancrée que l’éviter aurait relevé de ma responsabilité.
Cela ne me convainc pas, cela m’inquiète.

Parfois, je me demande le visage que prendra la science dans cinquante ans, cent ans, avec l’autre moitié de l’humanité en ligne de compte et de décision. Cette autre moitié de l’humanité qui ne s’est pas aliénée dans la vision viriarcale. Nous rattraperons notre retard, j’en suis convaincue.

Je me demande comment le female gaze transformera nos rapports sociaux, l’éducation, la culture, le langage. Peut-être qu’on sensibilisera à l’importance de ne pas s’approprier le corps d’autrui sans son autorisation, aux conséquences atroces que cela pourrait avoir. Peut-être que violer sera considéré avec une telle gravité que cela voudra le coup de se maîtriser. Peut-être que cette maîtrise de ses pulsions primaires s’installera d’elle-même avec le temps. Le viol deviendrait tellement impensable qu’il en perdrait tout caractère érotique.

Peut-être que de 100% de femmes harcelées, on passera à 20 et que d’un viol toutes les sept minutes on passera à un par jour.
Peut-être que l’hémorragie sera prise en compte à sa juste mesure et endiguée avec de réelles campagnes.

Peut-être que les viols n’auront plus ce caractère inévitable dans les esprits. Peut-être que le droit à ton corps ne vaudra plus et que le droit à l’intégrité physique l’emportera sur ce dernier.
Peut-être que les “séducteurs” porteront leur colère sur leur entourage abusif plutôt que sur les cris de ces femmes à qui il a fait, fait et fera du mal.
Peut-être que les approches se feront tout en étant respectueuses du consentement de l’autre.